Jean Cotton
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Cadet J'étien plu drôle, Zabiô, Quand jé te vi u Britiô, U boi de la Téta d'or, Oh ! que de bonheur ! Ne ne cachion so lo jon Come de peti pigeon. Zabiô Cadet, te rapele-tu De c'lé peti canu Que me féziè loz yiu dou, Ta, com’ un jalou, Te me bodi te le jor, Je m'in sovene toujor. Cadet Mé bah, sin ne duri pô, J'aliran bin sopô, Je dizien come un- agnô : "Bique mé, Zabiô !" Ta, par me contrariyi Te te féziô bien priyi. Zabiô A force de m'agaci Je fini par t'imbrassi. Quand on a manja et bu L'on s'ame incore miu ! Que lo dou momen son cor, Y devrian durô toujor. Cadet Vorindra je ne sui plu bon Qu'a grabotô lo charbon. Je ne poye plus manji J'a pan’ a ronji, Je préfer’ un bon buyon U plu joli cotiyon. Zabiô Je poye t'in dire otan, Par rendre mon cœur conten Il fô ma tôssa dorô, Mon côfé sucrô, Loz ome, yé un- enfar Que je ne poye plu var. |
Cadet J'étais plus drôle, Zabeau, Quand je te vis aux Brotteaux, Au bois de la Tête-d'Or, Oh ! que de bonheur ! (bis) Nous nous cachions sous les joncs Comme de petits pigeons. Zabeau Cadet, te souviens-tu De ce petit canut Qui me faisait les yeux doux, Toi, comme un jaloux, (bis) Tu me boudas toute la journée, Je m'en souviens toujours. Cadet Mais bah, cela ne dura pas, Nous allâmes bien souper, Je disais comme un agneau : "Embrasse-moi, Zabeau !" (bis) Toi, pour me contrarier, Tu te faisais bien prier. Zabeau A force de m'agacer, Je finis par t'embrasser. Quand on a mangé et bu, L'on s'aime encore mieux ! (bis) Que les doux moments sont courts, Ils devraient durer toujours. Cadet A présent, je ne suis plus bon Qu'à gratter les morceaux de charbon. Je ne peux plus manger, J'ai peine à ronger, Je préfère un bon bouillon Au plus joli cotillon. Zabeau Je peux t'en dire autant Pour rendre mon cœur content. Il me faut ma tasse dorée, Mon café sucré, Les hommes, c'est un enfer Que je ne peux plus voir. |
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