Louis Mercier


Le XXe siècle a connu une recrudescence des écrits en patois. Souvent, ces écrits n'ont circulé qu'auprès d'un public local. Mais le livre de Louis Mercier, (1928), Les Contes de Jean-Pierre (2 tomes, Lyon, H. Lardanchet) constitue une exception.

Louis Mercier est né en 1870 à Coutouvre, près de Roanne. Après des études au petit séminaire, il travailla au Journal de Roanne, où il devint rédacteur en chef. Les deux tomes de son livre Les Contes de Jean-Pierre parurent en 1928, et ils ont connu depuis un succès qui dépassent les limites du Roannais. Dans les Monts du Lyonnais, beaucoup de personnes parlant patois possèdent ce livre, et plus nombreuses encore sont celles qui connaissent certaines des histoires qu'il raconte. Les contes de Jean-Pierre sont en effet un recueil de plus de 20 récits écrits en patois et traduits en français. 
Il semble que Louis Mercier se soit parfois inspiré de certains éléments de la littérature orale, aujourd'hui presque totalement oubliés dans les Monts du Lyonnais. Mais Les Contes de Jean-Pierre relèvent uniquement du registre anecdotique et facétieux, et leur ton est toujours burlesque. Ces contes mettent en scène des villageois souvent dépeints comme rustres, naïfs, volontiers portés sur la bouteille… Méprises, malentendus, quiproquos sont la trame de la plupart de ces histoires (cliquer ici pour lire le résumé de certains contes ).
Le conte le plus connu dans les Monts du Lyonnais s'intitule dans Les Contes de Jean-Pierre : Un mariadze manquo "Un mariage manqué", mais il est surtout connu sous le titre Le davègne "Les prunes". Il est souvent raconté dans les fêtes et les soirées patoises. Il raconte les mésaventures de Piarre la Goyette qui rend visite à sa bonne amie. Mais la visite tourne mal, car Pierre a mangé en route tout le panier de prunes qu'il lui apportait, et il n'a pas pu refuser celles que ces hôtes lui offraient. Pris de maux de ventre, il doit quitter précipitamment la maison, sans même prendre congé. Offusqués par ce départ, la jeune fille et ses parents mettent fin à l'idylle. 

Vous pouvez consulter ici la version originale de Louis Mercier , et voir comment M. Bazin , de Duerne, la racontait. Un autre extrait a été enregistré lors d'une soirée à Yzeron. Le davègne ont aussi été mises en scène et jouées à la maison de retraite de Saint-Martin-en-Haut.

Le Davègne par Mr Bazin (vidéo)

Le Davègne soirée à Yzeron (vidéo)

Pièce de théâtre : Le Davègne  (vidéo)